histoire des institutions L2 2e semestre _ cours de M. René Bourligot
Chapitre 1 Les débuts de la IIIe République(1871-1885)
Introduction
- poursuite de la guerre avec le GDN et la Commune de Paris
- deux phases politiques distinctes ® longue période d’incertitudes politiques et institutionnelles (1871- 1879) avec Mac-Mahon président
® débuts de la « République des républicains » (1880-1885)
- les rythmes propres de l’économie : crise et 2e révolution industrielle
Section 1 L’installation hésitante de la République parlementaire
§ 1 Le rôle et l’oeuvre de Thiers (jusqu’en mai 1873)
A/ une concentration provisoire des fonctions
- chef du pouvoir exécutif, président du Conseil et député. Élections complémentaires en juillet 1871 : la majorité monarchiste de l’assemblée n’était pas représentative d’un pays où les républicains sont de plus en plus nombreux. Souhait de la restauration monarchique de la part de cette majorité, mais le comte de Chambord (prétendant légitime au trône) refuse la monarchie constitutionnelle cf. manifeste juillet 1871
- loi Rivet, 31/08/1871 : Thiers est le président de la République « e attendant qu’il soit statué définitivement sur les institutions du pays »
- un engagement préalable : le Pacte de Bordeaux, 10/03/1870. Thiers promet de ne pas user de ses fonctions pour imposer un choix constitutionnel
B/ un bilan non négligeable
- libération anticipée du territoire et augmentation de la fiscalité : le gouvernement Thiers lance un emprunt national pour rembourser rapidement l’indemnité de guerre à l’Allemagne 5 milliards. Les troupes allemandes se retirent le 17/03/1873 avec un an d’avance
- décentralisation administrative : élection des conseils généraux rétablie
- modification du service militaire loi du 27/07/1872 : tirage au sort maintenu mais ceux qui tirent les « mauvais numéros » doivent faire cinq ans, ceux qui tirent les « bons numéros » un an. Les titulaires du bac peuvent ne faire qu’un an moyennant la somme de 500F.
C/ vers une République conservatrice?
Modération du discours républicain : la possibilité d’aller vers une République conservatrice est ouverte
§2 Mac-Mahon et l’Ordre Moral (mai 1873)
La majorité monarchiste met en cause Thiers qu’elle accuse d’avoir rompu le Pacte de Bordeaux.
A/ réaction des monarchistes avec le duc de Broglie
- démission de Thiers le 24/05/73
- Mac-Mahon élu président de la République. Il n’a aucune expérience politique donc nomme le duc de Broglie chef du gouvernement
- retour à l’Ordre Moral. Les légitimistes pensent qu’il est temps de laisser la place au prétendant au trône le comte de Chambord = Henri V
B/ l’échec de la restauration monarchiste
- les rivalités légitimistes/orléanistes empêchent les monarchistes français de se mettre d’accord pour une restauration monarchiste. Le duc de Broglie tente une fusion des deux pour mettre le comte de Chambord sur le trône puis, à sa mort, le comte de Paris
- réaffirmation de l’intransigeance du comte de Chambord : il refuse de régner
- une solution d’attente : la loi du septennat 20/11/1873 fixe le mandat de Mac-Mahon
§3 Le compromis de la IIIe République
A/ la clé du compromis : un sénat
- rapprochement orléanistes:républicains
- amendement Wallon, 30/01/75, « le président de la République est élu par le sénat et la chambre »
- vote des trois lois constitutionnelles ® 24/02/75 : organisation du sénat
® 25/02/75 : organisation des pouvoirs publics
® 16/07/75 : organisation des rapports des pouvoirs publics
B/ organisation des pouvoirs de la IIIe République initiale
- pouvoir exécutif ® le président de la République nomme les ministres, pourvoie aux emplois civils et militaires, dispose du droit de grâce, peut dissoudre l‘assemblée après accord du sénat. Il est irresponsable mais tous ses actes sont contresignés par un ministre
® le président du Conseil et les ministres sont responsables (responsabilité collective). Le président du Conseil est garant de la cohésion du ministère mais n‘est pas nommé dans les lois
- pouvoir législatif : le bicamérisme ® sénat = 75 membres inamovibles désignés par l‘assemblée nationale parmi les 225 élus départementaux au suffrage indirect des notables locaux. Rôle modérateur par rapport à l‘assemblée nationale mais pour Gambetta le sénat est le « grand conseil des communes de France »
® la chambre des députés est élue au suffrage universel direct pour quatre ans, ce qui permet de rythmer la vie politique
- une question en suspens : dualisme ou monisme du pouvoir?
§4 L’évolution vers le parlementarisme
A/ la « crise du 16 mai » 1877
- victoire républicaine aux législatives de 1876 155 conservateurs contre 360 républicains, avec un renversement de tendance au sein - même des conservateurs (25 légitimistes, 55 orléanistes, 75 bonapartistes). Mais Mac-Mahon persiste à nommer un chef du gouvernement qui ne soit pas dans la majorité : Du Faure (orléaniste). Celui-ci a dû démissionné parce qu’il n’avait pas de soutien au sein de l’assemblée. Il est remplacé par le républicain modéré Jules Simon. Climat houleux, l’Église conserve une grande influence, ce qui est condamné par les républicains. cf. Gambetta « le cléricalisme voilà l’ennemi »
- 16/05/77 : lettre de Mac-Mahon à J. Simon, critique publique de la position du gouvernement sur une loi de la presse. Le président de la République précise dans cette lettre qu’il a une responsabilité vis-à-vis de la France, c’est-à-dire qu’il est garant de la conduite de la politique du pays. Simon démissionne et est remplacé par le duc de Broglie.
- la chambre refuse d’accorder sa confiance au gouvernement Broglie Þ dissolution de la chambre par Mac-Mahon sur avis conforme du sénat.
- élections législatives du 14/10/77 : France catholique contre France laïque. Le ministre de l’intérieur Fourretout, de tendance bonapartiste, use de toutes les magouilles pour favoriser ses candidats. Gambetta mène une campagne à tonalité anticléricale : il proclame que le président de la République devra « se soumettre ou se démettre ». Thiers meurt le 3/09/77. Résultat des élections : 327 républicains contre 208 conservateurs. Le 5/01/79, renouvellement du sénat par tiers : majorité républicaine.
- démission de Mac-Mahon le 30/01/79. La chambre et le sénat, en majorité républicains, vont élire un président républicain : Jules Grévy.
B/ la « constitution Grévy »
Une nouvelle lecture de la Constitution : soumission à la « grande loi du régime parlementaire » ce qui entraîne un certain effacement du rôle du président de la République, mais il continue de jouer un rôle. Il nomme le chef du gouvernement. Grévy refuse de nommer Gambetta à ce poste. La France est engagée dans un régime nettement parlementaire dans une tradition républicaine.
La dissolution de la chambre va tomber en désuétude : aucun président de la IIIe ne va plus l’utiliser.
Section 2 « La République des républicains »
§1 Le fonctionnement des institutions et des forces politiques
A/ mesures symboliques de la victoire républicaine
- retour des chambres à Paris
- amnistie et réhabilitation des communards
- institution du 14 juillet en fête nationale en 1880
B/ la vie politique parlementaire
Le parlement est au cœur de la vie politique, ce qui crée une instabilité ministérielle
1884 : réforme constitutionnelle ® la forme républicaine n‘est pas révisable
® la candidature des représentants des familles ayant déjà régné en France est exclue
® les prières publiques au début des séances des chambres sont supprimées
® les sénateurs inamovibles sont remplacés, à leur mort, par des sénateurs élus comme les autres
C/ les différentes forces politiques
- les conservateurs sont devenus nettement minoritaires au parlement mais gardent une position de force importante dans l’administration, les milieux diplomatiques, l’armée, la magistrature, avec un puissant appui de Église Mort du prétendant légitime en 1883, affaiblissement des monarchistes et des bonapartistes. Le problème est qu’il n’y a pas de candidat plausible pour un pouvoir personnel : le fils de Napoléon III est tué en 1879.
- les républicains : deux grandes tendances ® les opportunistes, ceux qui ont essayé de saisir les opportunités d‘instaurer la République, qui ont accepté les compromis pour la IIIe République. Ils ont des appuis populaires mais également auprès des milieux d‘affaires. Ils acceptent la Constitution de 1875 mais ne renoncent pas à l‘intégralité du programme républicain; ils pensent qu‘il faut la mettre en place petit à petit « limiter le champ des réformes pour le parcourir graduellement ». Pas de partis au sens moderne du terme mais des comités électoraux : l‘Union républicaine Gambetta, la Gauche républicaine Jules Ferry (positivisme d‘Auguste Comte)
® les radicaux Clémenceau sont toujours partisans de mettre en œuvre l’intégralité du programme républicain, notamment la mise en place d’un régime d’assemblée. Ils sont favorables à une séparation de Église et de l’État, à l’enseignement gratuit et laïc, et la suppression des armées permanentes.
§2 L’Œuvre des républicains (1880 - 1885)
A/ instauration des libertés publiques
- liberté de réunion : loi du 30/06/81
- liberté de la presse : loi du 29/07/81, mais obligation de déposer un exemplaire dépôt légal. Les délits de presse sont réglementés.
- démocratie municipale : 5/04/84, élection des maires par les conseils municipaux sauf Paris.
- légalisation des syndicats : 21/03/84, liberté de créer un syndicat moyennant déclaration de statuts et des dirigeants à la mairie
- droit des personnes : loi sur le divorce 1884.
B/ l’œuvre scolaire des républicains : l’école laïque, gratuite et obligatoire
- La question de l’école est un enjeu majeur pour lutter contre l’obscurantisme, et réagir face aux lois Falloux et Buffet qui renforçaient la mainmise de Église sur l’éducation. La ligue de l’enseignement, créée en 1865, fait pression dans cette lutte pour l’école.
- une laïcisation en quatre étapes ® 1879 : projets de loi Ferry adoptés, exclusion de la hiérarchie catholique du Conseil supérieur de l‘instruction publique et abolition des jurys mixtes privés et publics pour les grades licence, doctorat
® 19/03/80 : deux décrets pour chasser les jésuites de l‘enseignement et contraindre les congrégations non autorisées à demander l‘autorisation
® 06/80 : expulsion des jésuites
® 28/03/82 : loi sur la laïcité; enseignement religieux facultatif le jeudi, en-dehors des locaux scolaires.
- gratuité et obligation loi du 16/06/81. La gratuité ne pose pas de problème, mais l’obligation engage un débat politique, philosophique et juridique. Dans la conception traditionnelle de la famille, c’est au père de décider si ses enfants vont à l’école et jusqu’à quel âge. Pour les républicains c’est un devoir de la société d’assurer une éducation à tous les enfants jusqu’à un certain âge. La question du travail des enfants se pose également : l’âge d’obligation scolaire correspond à l’âge possible d’entrée dans le monde du travail, donc débat avec les familles agricoles et artisanales. La limite d’âge est de 12/13 ans, il faudra longtemps pour qu’elle soit appliquée dans les faits.
- oppositions et résistances aux lois scolaires du camp catholique, les prises de position sont violentes. Il y a des comportements traduisant cette crise : 200 démissions de magistrats (1 seule pendant le gouvernement de Vichy), mais également des policiers, officiers… Il y a des tentatives d’appel à la grève scolaire sans grands succès car l’enseignement catholique s’est poursuivit. Il y a également une opposition de l’extrême gauche dénonçant une école au service de la bourgeoisie. On reproche la création d’une nouvelle aristocratie.
- un projet social : une nouvelle élite est formée pour remplacer les anciens notables. Ils sont issus des classes moyennes et des classes populaires supérieures. Le noyau dure des républicains sera formé de cette élite. Un enseignement secondaire va se développer : la clé de voûte sera le baccalauréat, il sera considéré comme un brevet de la bourgeoisie. La formation est classique : lettre, latin, grecs, philosophie… Il y a un mépris pour l’enseignement technique et économique. L’enseignement moderne naît en dehors des lycées traditionnels avec un baccalauréat moderne : il n’ouvre pas les portes aux facultés de droit et de médecine. La forme de promotion sociale est celle fondée sur le concours appuyé sur la distribution de bourses (5 000 en 1900).
L’éducation des filles sera également un enjeu des républicains. Ils n’ont pas une confection très différente du rôle de la femme. Mais ils font un effort pour leur enseignement. La loi du 09/08/1879 créera les écoles normales dans chaque département pour les filles. En 1881, la loi oblige et exige le brevet pour toutes institutrices. La loi Camille Sée crée des lycées publics de jeunes filles. Cela entraînera de nombreuses réactions. Dans leur programme, il n’y a pas d’enseignement des lettres, du latin ou de la philosophie mais des cours de moral, de musique et d’aiguilles. C’est quand même une étape forte dans l’émancipation des femmes par la naissance de la profession d’institutrice.
C/ les conquêtes coloniales : vers l’empire français :
Vers la fin du 18ème, la France perd une bonne partie de ses territoires, les possessions françaises débuts 19ème sont modestes : les vieilles colonies. La troisième république va structurer le nouvel empire colonial français. L’Algérie fin 19ème a connu des changements d’administration important.
- territoire : L’Algérie va être organisée en trois départements avec leur chef lieu. C’est la seule colonie de peuplement français. Deux assemblées et un gouvernement général avec une spécificité : les communes mixtes sont mis en place. L’administration de la commune est assurée par une partie militaire et une autre civile. La colonie est vécu négativement par la population locale.
L’Indochine est une conquête coloniale. C’est l’actuel Vietnam, avec une structure administrative importante. La guerre d’Indochine se déroulera entre 1947 et 1954.
L’Afrique du Nord a une administration de deux entités : l’Afrique Occidentale française (1904) et l’Afrique Équatoriale française (1910).
- les quatre arguments de la colonisation : Le point de vue dominant est favorable à la colonisation. L’élan de conquête est un dérivé de la défaite. Les gouvernements ont souvent été placé devant le fait accomplit des colonies. C’est le fait d’acteurs de la société civile. Un facteur religieux a également une certaine place, celui de développer l’enseignement du christianisme. Il y également un intérêt commercial : faire de bonnes affaires. Il y a aussi un envie de découvertes scientifiques pour maîtriser la connaissance de la planète. Ces français demandent la présence de troupes française pour les protéger. La présence militaire va s’imposer pour la sécurisation territoriale. Cette présence sera l’élément clé de la colonisation. Au-delà de ces éléments de faits quatre arguments de l’état justifie la colonisation :
Idéologie : mission émancipatrice : diffusion des valeurs républicaines de la France dans le monde. Cette vision est porteuse d’une volonté d’assimilation de la population. Cela crée des conflits insolubles.
Politique : garder son rang de grande puissance, de participer à la course à la colonisation pour garder sa place dans les puissances européennes.
Militaire : préparer l’armée de la revanche. Les colonies permettent un terrain d’entraînement pour les soldats.
Économie : matières premières et débouchés pur l’industrie française. Nécessité pour le maintien de l’économie française.
Il y a également des critiques au colonialisme. Certains acteurs critiquent déjà cette politique volontariste, elle prend deux formes :
Le coût : de nature utilitaire. L’effort financier de l’état nécessite des investissements par forcement rentables.
L’anticolonialisme : inquiétude de la volonté des populations dans les colonies.
Il y a une augmentation de ces arguments devenant plus fort que les arguments colonialistes.
- la diversité des statuts coloniaux : La constitution de la troisième république prend en compte la représentation des colonies (7 sénateurs pour les colonies). Il existe trois sortes de statuts :
Vieilles colonies : 16ème et 17ème : DOM-TOM : politique plus ou moins assimilationniste, régimes spéciaux.
Algérie : cas particulier : territoire colonisé en 1830 avec une politique volontariste de peuplement. Des combats militaires ont lieu pour s’y imposer et appauvrir les populations autochtones
Protectorats : Tunisie, Cambodge, Laos… Ont déjà une structure politique traditionnelle qui va cohabiter avec l’administration coloniale. Les protectorats sont définit par une convention internationale pour protéger le pays et/ou le coadministrateur. Ils sont purement coloniaux, ce n’est qu’une tutelle administrative sur un territoire déjà structuré traditionnellement.
Section 3 Économie et société (1880 - 1900)
§1 La grande dépression économique des années 1880 :
A/ crise des années 1870 (Mai 1873)
Forte reprise après la guerre de 1870, mais en mai 1873 une crise éclate en Europe : faillite de certaines banques. On constate une diminution de 15% de la production industrielle : récession. C’est une crise classique de surproduction, elle est accompagnée d’une augmentation du chômage.
B/ manifestation de la crise des années 1880
Le plan Freycinet de 1878 établit la création de 17 000 km de voies ferrées. On constate une évolution de l’effort d’investissement public et privée dans l’évolution des réseaux de voies secondaires. Ces investissements vont mobiliser une main d’œuvre importante. Elle va durer, c’est une nouvelle crise cyclique. La crise de 1882 est liée à la spéculation boursière trop forte. La conséquence va être le chômage mais également une crise agricole et rurale. Le point de départ sera à Lyon. La banque Union Générale fera faillite et entraînera dans son sillage d’autres entreprises. Des mouvements sociaux prendront naissance comme en mars 1883. La crise dans le rural et l’agricole est de plus longue portée, elle est structurelle. L’industrie textile rurale va connaître son déclin. On note la diminution prolongée des prix des produits agricoles de 1873 à 1895. C’est l’essor du commerce transatlantique qui produit cette diminution des prix avec la concurrence américaine. La concurrence sera donc sévère. La crise viticole a une origine biologique : phylloxera, c’est une maladie. La solution sera un porte greffe américain pour renouveler le vignoble français. 72 départements seront touchés en 1875.
§2 Les causes de la crise
A/ stagnation démographique
La France ne progresse plus en population à la différence de l’Allemagne, de l’Angleterre… Il y aura une réaction en créant des associations natalistes soutenu par les courants nationalistes.
B/ absence de dynamismes de la demande et de l’offre
La France n’arrive pas à maintenir sa position dans le commerce internationale. 7,6 % du trafic mondiale portuaire de la flotte de la France est passé à 3,9 % en 1900. C’est une diminution de 50 % en trente ans. Il y a un ralentissement de la croissance des niveaux de vie. Le revenu par individu augmente cependant mais connaît un ralentissement de 1,7 % à 0,6 %. Les revenus des propriétaires et des exploitants agricoles diminuent voir disparaissent. Ce sont les petites exploitations qui vont survivre de la crise en se serrant la ceinture. Au niveau des salaires, il y a une meilleure résistance des salaires nominaux, car les entreprises hésitent à les diminuer de peut des conflits. Il y a donc une augmentation des salaires réels pour les économistes car les prix d’achat diminuent. On constate une hausse du protectionnisme.
§3 Diversité des réponses à la crise
A/ progrès médicaux et leurs effets sur l’hygiène publique
Dans les années 1880 Pasteur découvre la rage ainsi que les maladies du vin, de la bière et la médecine microbienne. Il y a donc de nouveaux moyens de lutte contre les maladies, et des méthodes de protection. On va lutter contre les mauvaises conditions d’habitations, et des politiques d’assainissements urbaines vont être mise en place afin d’éloigner les microbes (08/1880). Le tout à l’égout sera mis en place début 1882. Il y aura pour suivre tout cela des politiques publiques d’investissements afin de permettre de mesurer les progrès de la médecine par le recul du taux de mortalité (22,3 pour milles à 19,3 pour milles en 30 ans).
B/ la seconde révolution industrielle
Le charbon et la machine à vapeur sont la première source d’énergie, mais elle s’essouffle, il faut relancer l’industrialisation par l’investissement massif. On met en place des rails en acier au lieu du fer d’où la progression de la métallurgie. L’électricité est une nouvelle source d’énergie. Dans les villes une lutte entre le gaz et l’électricité naît ainsi qu’avec la traction hippomobile. Une nouvelle industrie hydroélectrique se crée avec des barrages pour des industries très consommatrices d’électricité comme la chimie, la papeterie… La France va garder une préhominien dans les travaux publics.
C/ Une politique agricole protectionniste (Jules Méline)
Il y a une inversion du discourt politique de la France suite au maintien dans l’agriculture. Des majorités politiques vont mettre en pace des politiques protectionnistes, cela devient un élément important en 1889 dans le gouvernement. Une nouvelle législation douanière est mise en place. Une série de mesures vont être prises afin de rattraper un certains retard face à l’Allemagne. La France aura une politique agricole spéciale avec un ministère de l’agriculture. Le transport ferroviaire va permettre le désenclavement de certaines région et une spécialisation des terres.
Il faut noter également les investissements importants de la France en Russie, en Amérique Latine, mais peu en Afrique, Italie… L’alliance franco-russe est la raison de ses forts investissements. A l’exposition universelle de 1900 on constate la supériorité de l’industrie allemande, mais la France gagne petit à petit sa place avec l’automobile, l’aluminium…
Chapitre 2 Transformations sociales et changements institutionnels à la fin du 19ème (1885 - 1905) :
Section 1 Les évolutions de la vie politique
§1 La crise boulangiste concentrée entre 1887 et 1889
Elle n’a pas de débouché immédiat, elle menace la république parlementaire.
A/ contexte
Dans les milieux populaires se développe le nationalisme, on souhaite un pouvoir fort dans un contexte politique marqué par l’ide de la revanche sur l’Allemagne. Aux élections de 1885, la droite se renforce, les républicains sont divisés en deux groupes avec une forte hostilité : 260 opportunistes et 110 radicaux, il y a également 12 socialistes. Cela entraîne une augmentation de l’instabilité ministérielle qui renforce l’antiparlementarisme après 1886. En 1887, c’est le scandale des décorations, le gendre du président est accusé de trafic d’influence et de vente de décoration, cela suffit à renverser le gouvernement. Le président va devoir en subir les conséquences et va devoir démissionner. Il est remplacé par Sadi Carnot.
B/ le général Boulanger
En 1886 il est ministre de la guerre et républicain. Il va devenir populaire par une série de mesures qu’il prend comme la modernisation de l’armée, la diminution du service militaire à 3 ans, la suppression des dérogations… le 14 juillet il est acclamé par la foule qui voit en lui un général Jacobin. Au printemps 1887, les tensions avec l’Allemagne augmentent, beaucoup pense que cela va ramener la guerre. Boulanger va prendre le surnom de général Revanche. Il est mis à la retraite en Mars 1888 ce qui lui permet de s’engager dans l’action politique. Il est pour une révision constitutionnelle. Une forte propagande va être mené par un comité où l’on retrouve des personnes de gauche favorable à cette révision. Le mouvement reste assez confus Les thèmes sont la dissolution de l’assemblée, la révision de la constitution et une assemblée constituante. C’est un mouvement clair de remise en cause des institutions existantes. Le 27/01/1889, Boulanger est élu à Paris, mais il ne marchera pas sur l’Elysée malgré une forte opinion pour. Le gouvernement a peur et prend des mesures pour mettre fin à cette situation et sauver la république parlementaire :
Loi contre les candidatures multiples
Dissolution des ligues patriotes
Retour au scrutin d’arrondissement
Bruit d’arrestation de Boulanger
Il va fuir en Belgique et cela va entraîner la chute de cette propagande boulangiste.
D/ conséquences
En 1891, Boulanger se suicide. Cette crise a des conséquences en modifiant le paysage politique français. Elle entraîne une dissociation entre catholiques et monarchistes. Il y a un renforcement des courants socialistes et des mouvements ouvriers.
§2 Le ralliement d’une partie des catholiques à la république :
Le cardinal Lavigerie demande aux catholiques l’adhésion sans arrière pensée à la forme du gouvernement. Il est l’évêque d’Alger.
A/ encyclique « Rerum Novarum » (1891) de Léon XIII
Il est porté sur les questions sociales. Le pape est en difficulté avec Bismarck qui combat l’église, mais également avec le gouvernement Italien. Il va donc se rapprocher de la république française. Il faudrait que l’église se préoccupe d’avantage des milieux populaires pour conserver son influence. Dans l’encyclique, on retrouve dans son ensemble la doctrine sociale de l’église. Elle contient des éléments traditionnels : unions des classes, défense de la propriété mais il y a un volet de référence sociale : pour une législation sociale, pour le juste salaire, pour le syndicalisme… Les catholiques sociaux vont se renforcer et influencer un patronat catholique qui va se préoccuper du sort des ouvriers de leur entreprise et mettre en place des œuvres sociales.
B/ nouvelles encyclique « Au milieu des sollicitudes » (02/1892)
Le conseil donné au catholiques est d’accepter la constitution pour changer la législation, donc être pour la république afin de s’y impliquer pour changer la législation en fonction des valeurs chrétiennes. Les ralliés vont se développer : catholiques pour la république. Les républicains radicaux vont se durcir contre toute alliance avec les ralliés. Cela ouvre la possibilité de nouvelles majorités.
C/ de nouvelles majorités possibles
Les députés catholiques peuvent amener une conjonction des centres entre la droite républicaine et les républicains progressistes. De 1893 à 1899 ils forment une majorité de gouvernement, mais le gouvernement durant le plus longtemps est celui de Méline entre 1896 et 1898 dont l’axe principal est la défense de l’ordre social traditionnel.
§3 Le réveil de la droite nationaliste et la monté de l’antisémitisme
A/ après la crise (économique) de 1882
- évolution de la Ligue des Patriotes avec P. Déroulède président
- naissance de La libre parole Drumont , organe de presse spécialisé dans l’antisémitisme
B/ une affaire révélatrice : le « scandale de Panama » (1892)
Énorme projet de construction du canal lancé en 1880. En 1885, les initiateurs du projet manquent de capitaux et doivent donc lancer un nouvel emprunt qu’ils assortissent d’une loterie. Mais il fallait une nouvelle loi pour permettre ça, ils vont donc payer des députés et des journalistes pour que cette loi soit votée. Le problème est que l’emprunt n’a pas suffi et la compagnie a fait faillite. 1,3 million de Francs étaient en jeu, 85000 souscripteurs perdent leurs fonds. L’affaire est étouffée pendant trois ans mais en 1892 La libre parole et La cocarde dénoncent la collusion judéo-maçonnique. Un seul homme politique a avoué. Cette affaire alimente l’antiparlementarisme et l’antisémitisme au nom du nationalisme.
Section 2 Le développement du socialisme et du syndicalisme en tant qu’organisations
§1 Les progrès du socialisme dans le champ politique
A/ première phase : période des divisions en « écoles » (1879-1893)
- lent réveil du mouvement ouvrier dans les années 1870 qui se réunit dans des congrès nationaux Paris,1876; Lyon, 1878 dominés par des mutualistes partisans de développer des coopératives liberté d’association, interdiction du travail de nuit…
1879 : victoire des « collectivistes » qui sont partisans de la propriété collective des moyens de production. Ils critiquent le capitalisme cf. Marx. Les cercles d’étude marxiste remportent la majorité.
- 1881 : rupture des anarchistes, les collectivistes anti-autoritaires politique, économique et religieuse qui prônent la solidarité, l’entraide. Ils pensent qu’il faut faire confiance aux minorités agissantes pour changer les mentalités. Jusqu’en 1892-94,face à une série d’attentats en France le pouvoir répond par des lois répressives contre la liberté d’association, de la presse… , c’est-à-dire l’inverse de l’effet qui était escompté. Ils vont donc privilégier l’engagement dans les syndicats c’est l’anarco-syndicalisme.
- 1881 : les blanquistes E. Vaillant, disciple d’A. Blanqui. Ce groupe se constitue au moment où un certain nombre d’anciens communards rentrent du bagne ou d’exil et rentrent dans ce groupe. Comité Central Révolutionnaire, mélange entre marxisme et héritage révolutionnaire jacobin
- 1882 : création du POF J. Guesdes (les guesdistes), P. Lafargue (neveu de Marx) , parti le plus structuré et le plus puissant des groupes socialistes. Il compte en 1898 17000 adhérents, soit la moitié des forces socialistes organisées 60% d’ouvriers du textile et de la métallurgie, commerçants, paysans. il adopte une tactique réformiste en s’engageant dans la voie électorale, tout en maintenant un discours théorique révolutionnaire.
Scission des possibilistes, partisans des réformes possibles, qui critiquent le côté centralisateur et autoritaire de Guesdes et ses amis. Ils créent donc le FTS avec P. Brousse les broussistes. ils s’orientent vers un socialisme municipal et agissent pour des réformes locales.
- 1890 : les allergisants scission des possibilistes J. Allemane. Ils sont hostiles au POF mais trouvent le FTS trop modéré. Ils s’engagent dans un mouvement syndicaliste comme la CGT.
B/ deuxième phase : vers l’unification
- progression de l’influence électorale aucun élu en 1880, 2O en 1885. 1891 : création de la Seconde Internationale à Bruxelles Engels. 1892 : un certain nombre de socialistes accèdent à la gestion de grandes villes.
- élections de 1893 : de la « secte » au parti 38 élus au sein de la Chambre des députés dont 21 sont des socialistes indépendants (Jaurès, Millerand, Briand…)
- 1899 : entrée de Millerand au gouvernement ministre du commerce et de l’industrie, et du travail. Il va jouer un rôle important dans le vote d’un certain nombre de lois, notamment sur la diminution du temps de travail. Son entrée au gouvernement provoque une polémique parmi les socialistes car le gouvernement est bourgeois.
- 1901 : le PSdF regroupe le POF, les blanquistes et le PSF réformiste, une réunification du mouvement socialiste français qui a lieu sous la pression de l’Internationale socialiste et grâce au rôle personnel de Jaurès.
- le rôle personnel de Jaurès. Il crée L’humanité 1904 , journal dans lequel il tient à ce que tous les courants socialistes français s’expriment.
- avril 1905 : naissance du (PSU-)SFIO. La diversité de ses groupes d’origine va entraîner une organisation du parti qui tient compte des tendances internes vote dans chaque section,certaine autonomie des fédérations départementales. C’est le seul parti vraiment organisé en France, cependant tous les socialistes n’y adhèrent pas et certains forment un groupe de républicains socialistes Briand, Viviani.
§2 Le champ social : grèves et premiers syndicats
A/ les conflits sociaux
- diversité des mondes ouvriers et de la « classe ouvrière » selon les branches d’activité et au sein d’une même branche ex : dans l’industrie du textile, différence entre les fileurs et les tisserands; dans la mine, différence entre ceux qui travaillent à la surface et ceux qui sont dans le fond. La notion de classe ouvrière va être importée par la doctrine marxiste pour séparer les travailleurs qui produisent les richesses des oisifs.
- le phénomène des grèves années 1880-1900 se renforce mais surtout apparaît au niveau de l’opinion publique cf. travaux de M. Perrot. 1893 : pic dans le nombre de grèves. La plus spectaculaire est celle des mineurs d’Anzin 1884 qui se battent de façon défensive contre la diminution de leur salaire. Cette grève est un échec et entraîne un déclin du syndicat. La simple capacité de pouvoir faire grève constitue un moyen de pression sur l’entreprise souvent plus efficace que la grève elle-même.
- débuts timides de la négociation collective dès les années 1890. Dans les mines, on voit apparaître des grèves encadrées donnant lieu à des négociations, mais c’est assez rare. Les gouvernements cherchent à régler les conflits du travail. U projet de loi sur l’arbitrage est voté en 1892 mais il y a une tendance supérieure à la radicalisation des conflits sociaux.
Dès 1888-89, les guesdistes vont lancer le thème de la journée internationale d’action en faveur de la diminution de la journée de travail jusqu’à 8h , fixée au 1er mai.
B/ la structuration des syndicats
- des débuts liés à l’histoire du socialisme congrès ouvriers. Lorsque les premiers groupes politiques vont s’organiser, la majorité des ouvriers va décider que l’important est de constituer des syndicats.
- vers la première confédération CGT ® structuration professionnelle (par branche) : les fédérations de métiers puis d‘industrie sont les premières à se constituer fédérations de syndicat de métiers ex : fédération des mineurs, des ouvriers du livre, du textile de la métallurgie… ; puis la fédération nationale des syndicats, qui veut fédérer toutes les fédérations d‘industrie 1886
® structuration géographique (interprofessionnelle), mouvement plus puissant que le premier qui s’appuie sur les bourses du travail dans les villes la première a été créée en 1887 à Paris , une sorte d’ancêtre de l’ANPE gratuit. Elles proposent des services placement, bibliothèque… et vont donc devenir le lieu privilégié de regroupement des syndicats. Ces bourses du travail vont se fédérer sous l’impulsion notamment de F. Pelloutier secrétaire de la Fédération (nationale) des bourses du travail. On a des tensions entre la logique de cette fédération et celle de la fédération nationale des syndicats Þ congrès commun à Nantes 1894.
- 1895 : nouveau congrès à Limoges qui crée la CGT. Dans toutes les organisations du travail, la structuration est à la fois professionnelle et géographique, les statuts de la CGT prévoient donc une représentation géographique et professionnelle. La CGT ne fonctionnera vraiment qu’à partir de 1902.
C/ les balbutiements du syndicalisme chrétien
Il naît tout à fait en-dehors des autres mouvements socialiste car il est issu de courants de droite. Il se fonde sur l’union des classes et le dialogue entre ouvriers et patrons. C’est le début des syndicats chrétiens d’employés qui constituera les bases de la CFTC.
Section 3 L’affaire Dreyfus
Une affaire d’espionnage, politico-militaire, judiciaire, médiatisée, révélatrice des tendances de la société actuelle, entraînant la recomposition du clivage politique.
§1 Chronologie de l’affaire
A/ première phase
Une affaire d’espionnage mettant en cause l’état-major septembre à décembre 1894.
26 septembre : découverte par une femme de ménage d’un bordereau de remise de documents à l’ambassadeur allemand, ce qui est la preuve qu’il y a un espion au sein de l’état-major français.
10 octobre : décision de l’arrestation de Dreyfus capitaine juif , arrestation cinq jours plus tard sur le fondement d’une enquête graphologique.
29 octobre : affaire rendue publique par La libre parole, dénonciation du juif traître.
19 décembre : procès au Conseil de guerre, Dreyfus est confiant car il sait qu a aucune preuve contre lui l’écriture sur le bordereau est différente de la sienne. Mais un dossier secret est remis au tribunal sans être communiqué à l’avocat de Dreyfus, dossier contenant des fausses preuves. Dreyfus est condamné à la déportation à Cayenne et non à la peine de mort comme l’attendaient l’opinion publique, Jaurès et Clemenceau.
B/ deuxième phase (1895-janvier 1898)
Mobilisation lente et progressive d’un courant d’opinion en faveur de Dreyfus.
- les premiers dreyfusards : M. Dreyfus son frère, B. Lazare journaliste, auteur de L’antisémitisme : l’histoire et ses causes (1894) et donc vite convaincu que Dreyfus est victime de son judaïsme. Le problème est qu’ils n’ont pas de preuve.
- les découvertes du colonel Picquart nommé au service des renseignements de l’état-major, chargé de chercher les mobiles de Dreyfus : « le petit bleu » mars 1896 prouve les liens entre Esterhazy et l’ambassade d’Allemagne. Il en informe ses supérieurs septembre 1896 qui lui demandent de ne rien dire. En novembre 1896, le colonel Henry fournit une nouvelle pièce évoquant les relations entre un attaché militaire italien et un attaché militaire allemand avec ce juif ce qui est faux. Picquart est sanctionné, limogé et envoyé en Tunisie janvier 1897 , et remplacé par le colonel Henry.
- les débuts de l’affaire dans l’opinion : en novembre 1896, brochure de Lazare aux parlementaires et publication du bordereau en fac-similé dans Le matin.
1897 : petit courant dreyfusard.
juillet 1897 : révélations de Picquart à son avocat qui en parle à Scheurer-Kestner vice-président du Sénat , qui en parle au président de la République et au ministre de la guerre tout ceci est secret. Décision de mise en accusation d’Esterhazy.
janvier 1898 : procès au Conseil de guerre, Esterhazy est acquitté et Picquart mis aux arrêts. Clemenceau se laisse convaincre de l’innocence de Dreyfus. Barrès choisit « l’instinct national ».
C/ l’affaire devient « l’Affaire » (janvier - septembre 1898)
- 13 janvier 1898 : lettre de Zola à F. Faure président de la République dans L’aurore « J’accuse » Þ recherche de la vérité, accusation des chefs de l’état-major d’après les différents éléments de l’affaire : provocation délibérée en vue du procès en diffamation.
- Zola est traduit en assises et condamné à 3000F d’amende et un an de prison. Il se réfugie à Londres. Picquart, cité comme témoin, a pu éclairer certains éléments de l’affaire Dreyfus, notamment l’existence de faux.
- février 1898 : constitution de la Ligue des Droits de l’Homme.
- été 1898 : les antidreyfusards sont en difficulté. Le nouveau gouvernement est très hostile à la révision du procès, le nouveau ministre de la guerre communique aux Chambres les pièces secrètes. Lettre ouvert de Picquart démontrant qu’il s’agissait d’un faux. Henry avoue, le ministre de la guerre le fait incarcérer, il se suicide. Le chef d’état-major et le ministre démissionnent, Esterhazy s’enfuit.
D/ quatrième phase : vers la révision du procès (septembre 1898 - août 1899)
- 29 octobre 1898 : la chambre criminelle de la Cour de cassation déclare le pourvoi recevable.
La situation politique est très tendue ® redoublement des manifestations antidreyfusardes
® mort de F. Faure remplacé par E. Loubet
® tentative de coup d’État nationaliste Déroulède
- 3 juin 1899 : l’assemblée plénière de la Cour de cassation se déclare en faveur de la révision du procès.
- 22 juin 1899 : ministère Waldeck-Rousseau de défense républicaine Millerand, Gallifet, Caillaux
- 7 août - 9 septembre 1899 : deuxième Conseil de guerre à Rennes, Dreyfus est à nouveau condamné au nom de la logique de défense des intérêts de l’armée et de l’état-major français.
E/ cinquième phase : de la grâce présidentielle à la réhabilitation (septembre 1899 - juillet 1906
Waldeck-Rousseau propose d’accorder la grâce présidentielle à Dreyfus mais celui-ci refuse.
12 juillet 1906 : la Cour de cassation annule le jugement du Conseil de guerre de Rennes cf. « attendu en dernière analyse que de l’accusation portée contre Dreyfus rien ne reste debout ». Dreyfus est réhabilité, Picquart nommé ministre des armées.
§2 Analyse de l’affaire Dreyfus
A/ une crise révélatrice d’une société travaillée par l’antisémitisme
Dreyfus est condamné parce qu’il est juif.
- l’antijudaïsme traditionnel consiste en une suspicion à l’égard des juifs, accusés d’être responsables de la mort du Christ et spécialistes dans les prêts d’argent avec intérêts condamnés par l’Église . Phases de tolérance suivies de phases d’intolérance depuis le Moyen-âge.
- l’antisémitisme moderne, lié à la Révolution industrielle, aux révolutions nationales et au développement des sciences ® un phénomène européen au XIXe siècle : · nationalismes et antisémitisme
· sionisme de T. Herzl
· W. Marr : invention du terme 1873
® les confusions introduites par les scientifiques : · Darwin L‘origine des espèces, 1859
· les premiers théoriciens du racisme Gobineau, Chamberlain
· confusion entre famille linguistique et « race »
® la marée antisémite en France après la défaite de 1870 touche tous les milieux et tous les courants
B/ les idéologies des deux camps
- les fondements de l’antidreyfusisme ® antisémitisme/racisme
® prestige de l‘armée
® la raison d‘État
® glissement à droite du nationalisme
Formes d’expression : Ligue de la patrie française; Barrès, Maurras, Déroulède.
- la naissance des « intellectuels » ® justice et vérité
® défense de l‘individu
® anticléricanisme
® antimilitarisme
Formes d’expression : Manifeste des intellectuels, Ligue des Droits de l’Homme; L. Herr, Péguy, A. France.
Section 4 La séparation des églises et de l’État
Contexte politique : le bloc républicain fait payer aux « vaincus » de l’affaire Dreyfus armée et Église leur position juin 1899.
§1 La loi de 1901 sur les associations
A/ une politique anticléricale
C’est-à-dire contre l’influence de l’Église dans les institutions publiques. Dénonciation de la formation de deux jeunesses séparées.
B/ la question des congrégations
Dénoncées du fait de l’importance de leur rôle dans l’éducation.
C/ le vote de la loi
3 juillet 1901 ® définition de la liberté d‘association
® définition du statut légal des congrégations qui ne peuvent enseigner qu’avec autorisation
D/ mise en œuvre de la loi par le ministère Combes
Le ministère s’appuie sur les quatre groupes parlementaires pour fonctionner. L’application de la loi de 1901 est le point principal d’action. De nombreux établissements sans autorisation sont donc fermés. Toutes les demandes d’autorisation sont regroupées : rejet en bloc par l’assemblée nationale. La loi de 1904 interdit alors à tout membre d’une congrégation d’enseigner. Nombreuses réactions de surprise et d’indignation de la part des catholiques, réactions variées de la part des républicains : Lazare est opposé à la politique combiste, Clemenceau parle des risques de tyrannie de cette politique; Zola la soutient implicitement.
§2 La loi du 9 décembre 1905 sur la séparation
A/ la fin du régime concordataire de 1801
Sauf pour l’Alsace et la Lorraine Proposition de loi de Pressensé, examinée par A. Briand.
Le concordat de 1801 est un traité international signé entre le Pape et l’ État français qui reconnaît ainsi le catholicisme comme la religion de la majorité des français, et s’engage à assurer l’exercice public du culte. Le président de la République nomme les évêques. Ce clergé séculier est pris en charge par l’État comme fonctionnaire. Par la suite, des articles organiques vont augmenter le pouvoir de contrôle du gouvernement, auquel s’oppose le Vatican.
La rupture des relations diplomatiques avec le Vatican intervient en 1904 : le Pape Léon XIII est remplacé par Pie X qui proteste contre l’entente de Loubet président de la République avec le gouvernement italien. Le Vatican retire son ambassadeur à Paris, ce qui remet de fait en cause le traité de 1801. Septembre 1904 : le gouvernement Combes annonce qu’il va falloir se fixer sur les relations avec le Vatican et le statut du clergé.
Janvier 1905 : Combes est contraint de démissionner à cause de l’affaire des fiches découverte du fichier tenu par l’armée sur tous les soldats. Il est remplacé par Rouvier qui va démarrer le débat de séparation des églises et de l’État
B/ l‘instauration de nouveaux rapports
- contenu de la loi : liberté de conscience, principe de non financement public des cultes, inéligibilité du clergé, associations cultuelles.
- mise en œuvre de la loi ® les inventaires : un moment de réactualisation des clivages de l‘époque révolutionnaire
® vers l’apaisement avec Clemenceau et la jurisprudence du Conseil d’État la loi du 23 mars 1907 réglemente l’occupation des édifices par le clergé; les communes, propriétaires des églises, sont responsables de leur entretien.
Sur le court terme, on peut prévoir une baisse de l’Église catholique en France avec également une diminution du nombre d’ordinations, des effectifs dans les écoles privées, du nombre de mariages religieux.
Sur le long terme, on observe au contraire un renouveau de l’influence de l’Église dans l’entre- deux guerres avec les mouvements d’action ouvriers, de la jeunesse catholique, syndicaux… L’anticléricanisme n’a plus de raison d’être mais reste un moyen de cohésion de la gauche.
L’épisode de cette lutte renouvelle et régénère les clivages de l’époque révolutionnaire.
Chapitre 3 La belle époque?
Un mythe? Ce n’est qu’après la première guerre mondiale qu’on parlera de belle époque. C’est un mythe particulièrement développé dans les milieux qui vivent plus mal après la première guerre mondiale qu’avant.
Section 1 Vie économique, sociale et culturelle
§1 Les grandes lignes de l’évolution économique
A/ démographie et santé publique
Quasi stagnation démographique : baisse des taux de natalité et de mortalité mais important taux d’immigration. La santé publique s’améliore mais présence de fléaux tuberculose, syphilis, alcoolisme.
B/ agriculture en progrès, malgré des crises
Augmentation des rendements cf. engrais, mécanisation , de la spécialisation régionale, des crédits. Cela n’empêche pas des crises d’éclater : crise viticole dans le midi due à une surproduction 1907. La modernisation tempérée permet le maintien des petites exploitations familiales contrairement à l’Angleterre et l’Allemagne , ce qui évite un exode rural massif.
C/ industrie prospère
Croissance des revenus, qui entraîne une croissance de la consommation des ménages. Cette croissance est soutenue par des investissements publics importants tram, métro, assainissement, gaz, électricité. La hausse des profits engendre une augmentation de l’épargne qui donne lieu à des investissements français importants vers l’étranger 20% des investissements mondiaux.
Vague d’innovation dans l’électricité, l’automobile, l’aéronautique.
Mais un certain nombre de faiblesses chimie… et un sentiment constant d’infériorité par rapport à l’Allemagne.
§2 Évolution des classes et groupes socioprofessionnels
A/ changements dans les inégalités
Augmentation du nombre de rentiers et de propriétaires, mais leur part dans le total des successions diminue au profit des chefs d’entreprise.
Développement du travail en usines.
B/ tendance à la rationalisation du travail
Introduction des premières méthodes de Taylor : division du travail avec diminution de la qualification et apparition des ouvriers spécialisés.
Tendance également à la spécialisation : apparition de nouveaux métiers ex : cheminot.
C/ développement des professions libérales et des fonctionnaires
Les garanties professionnelles des médecins sont prévues par la loi de 1892/93. En 1902 une loi fait de la santé une préoccupation publique.
Le statut des fonctionnaires s’esquisse par des lois. Augmentation de leur nombre 416000 en 1891, 700000 en 1911 (dont 120000 instituteurs). Ils n’ont pas le droit de se syndiquer mais créent des associations amicales de fonctionnaires pour contourner cette interdiction.
§3 Grèves et mouvements sociaux
A/ l’orientation dominante au début du siècle : le syndicalisme révolutionnaire
V. Griffuelhes, E. Pouget Double nature du syndicalisme : un groupement de résistance/défense sur des revendications immédiates, et un embryon de la société future socialiste/communiste. Ils ne croient pas aux partis politiques pour la révolution sociale, ce sont les ouvriers qui la feront. Cette révolution se fera par la lutte économique pacifique : la grève générale expropriatrice. Les grèves sont des exercices d’entraînement pour préparer cette grève générale.
Il y a également des courants réformistes cf. cheminots, mineurs… et un phénomène des syndicats jaunes qui se créent en opposition aux grévistes donc encouragés par les patrons.
Affrontements CGT - gouvernement. 1er mai 1906 : journée de déclenchement de la grève générale par la CGT, organisée sur la journée de 8h. Répression vigoureuse de Clemenceau qui interdit les manifestations Þ échec de la grève générale.
Mars 1906 : coup de grisou à Courrières plus de 1000 morts qui entraîne un débat sur la sécurité dans les mines.
Octobre 1910 : grève massive des cheminots avec sabotages Þ mouvement de révocations massives de cheminots environ 1100 révoqués par la société du nord pour faits de grève.
B/ évolution du syndicalisme : la charte d’Amiens (1906)
C’est une motion votée par le neuvième congrès de la CGT, affirmant l’indépendance syndicale à l’égard des partis. Cette affirmation va créer un modèle français des rapports partis - syndicats, totalement différents des pays voisins. C’est principalement autour de cette question que se sont divisés les syndicats français.
La CGT va évoluer vers un affaiblissement de ses idées révolutionnaires.
C/ les débuts des organisations de fonctionnaires
Au cours des années 1900 ils vont obtenir les premiers le droit de se syndiquer.
Revendication d’un statut garantissant carrière et rémunération au sein du service public.
§4 Aspects de la vie culturelle
A/ transformation de la culture populaire
Nouveaux divertissements avec notamment le cinéma également transmission d’une certaine culture qui évolue très rapidement.
Lorsque le monde ouvrier s’organise, question de l’existence d’une culture ouvrière particulière? Sentiment d’infériorité et sentiment d’être porteurs d’une vision différente du monde place plus importante à la formation technique et professionnelle qui engendrent des débats. Cela encourage l’ouverture de bibliothèques, la création d’universités populaires. Ces débats ont fait apparaître que la culture des notables était historiquement située, c’est-à-dire pas universelle mais marquée par une histoire.
B/ contestation de l’ordre culturel par la littérature et la peinture
- Apparition d’une remise en cause du positivisme et du réalisme fin XIXe/début XXe avec des courants pessimistes cf. nihilisme et un réveil du religieux cf. P. Claudel. C’est une foi nouvelle qui fait le lien entre foi patriotique et foi chrétienne. Bergson oppose l’intuition au rationalisme : montée d’un courant irrationnel. La rationalisme est dépassé par les progrès de la science cf. découverte de l’inconscient.
- Avant 1914, rupture dans la tradition de la peinture : les peintres se détachent de plus en plus du modèle cf. fauvisme, cubisme. Nouvel essor de la peinture qui, en remettant en cause les modèles classiques, bafoue la tradition à laquelle sont attachés les notables Þ relativité de la vision. Ces éléments vont déstabiliser un certain nombre de choses considérées comme acquises.
Section 2 La vie politique intérieure
§1 Formation des partis politiques
L’effort de structuration et d’organisation date des années 1900.
A/ les partis de gauche
- parti radical : les républicains radicaux. En juin 1901 se déroule le congrès fondateur 1132 délégués , 78 sénateurs, 201 députés, les représentants de plus de 470 comités républicains (comités électoraux)… Les gens qui se reconnaissent comme membres de ce partis ont des statuts très divers. Problème : les comités locaux tiennent beaucoup à leur indépendance mais le comité central va essayer de maintenir une tactique commune, ce qui entraîne des tensions permanentes.
L’élément de cohérence dans ce rassemblement est le lien avec la franc-maçonnerie, avec de nombreux milieux d’affaires cf. comité républicain pour le commerce et l’industrie et populaires. La valeur commune est de défendre les « petits » contre les « gros ». Au projet de laïciser la société s’allient la Ligue des Droits de l’homme et la Société de la libre pensée.
Ce parti évolue et atténue ses positions : nouveau programme au congrès de Nancy 1907. Il accepte la Constitution et adopte un projet social le solidarisme réformiste avec une volonté de modification du système fiscal. Il est constamment au pouvoir à compter de 1902, jusqu’en 1914. Néanmoins, son influence n’est pas la même sur tout le territoire il est moins influent dans l’ouest, l’est et le nord où la SFIO domine.
- socialistes et SFIO cf. chapitre précédent Au congrès de Toulouse 1908 , Jaurès propose une synthèse admettant l’indépendance syndicale et l’acceptation de la grève générale, mais affirmant également une nécessité d’action électorale. Il va essayer de concilier patriotisme et internationalisme. La SFIO va évoluer vers une tendance franchement réformiste à la veille de la première guerre mondiale. Les cadres fonctionnaires, instituteurs… constituent la majorité, mais il y a un fort recrutement dans le monde ouvrier. Les bastions sont le Nord Pas de Calais et le Limousin.
B/ les partis de droite et du centre
- des regroupements de notables élus ® l‘Action libérale populaire, fondée en 1902, issue des Ralliés catholiques ralliés à la République _ J. Piou Le projet est de rassembler dans une même formation les chrétiens sociaux et les dirigeants politiques. Tendance conservatrice et souvent libéraliste. Elle combat la politique anticléricale de Combes, défend l‘école privée et un sénat professionnel. Elle est critiquée à droite et à gauche.
® la Fédération républicaine rassemblement électoral du centre - droit refuse de suivre Waldeck-Rousseau 1899, gouvernement de gauche
® l’Alliance démocratique 1901 regroupe ceux qui ont suivi Waldeck-Rousseau mais refusent de suivre Combes en 1902 cf. Poincaré, Caillaux. C’est un parti de centre - gauche.
- deux mouvements, acteurs de l’éclatement politique du catholicisme ® « le Sillon » M. Sangnier, 1894 s‘engage dans la dénonciation des injustices sociales et souhaite s‘élargir aux non catholiques cf. « La démocratie », quotidien. Le problème est que c‘est un parti condamné par Pie X. Le « sillon » est dissout, la « Ligue de la jeune République » créée.
® l’Action française ou « nationalisme intégral » avril 1898 _ Vaugeois, Pujo, Maurras se structure contre la révision du procès Dreyfus. L’intérêt national constitue le repère exclusif. C’est un régime monarchiste sur l’exemple de l’Angleterre et de l’Allemagne impériale : monarchie=puissance nationale antiparlementaire mais pour la décentralisation qui doit être instauré. Nouveau royalisme raisonné. La violence verbale et physique dans leurs actions les caractérise. Grande influence sur la jeunesse et surtout chez les catholiques.
§2 La politique des gouvernements
A/ tergiversations sur les réformes et instabilité ministérielle
Il faut que la chambre des députés et le sénat s’accordent sur le même texte et dans les mêmes termes, ce qui donne une impression de lenteur.
Onze gouvernements se succèdent six mois environ pour chaque mais le personnel politique est à peu de choses près le même.
B/ les débuts du droit social (dit « législation industrielle »)
- la loi de 1898 sur les accidents du travail modifie la question de leur couverture ainsi que la structuration du droit. On assiste à la création du régime de la responsabilité sans faute : l’employeur fait courir un risque au salarié par le simple fait de l’embaucher, risque qu’il doit assumer risque professionnel quel que soit le comportement du salarié sauf en cas de faute inexcusable.
- création du ministère du travail en 1906
- lois Millerand sur la diminution de la durée du travail 1900, de 12 à 10h par jour
- loi sur le repos hebdomadaire « pris en principe le dimanche » 1906 _ dimanche aboli en 1880 Þ laïcisation d’une tradition chrétienne
- la loi sur les ROP Retraites Ouvrières et Paysannes, 1910 est un échec : la société française n’est pas encore prête pour l’obligation de cotisation.
C/ réforme de la fiscalité
Loi du 15 juillet 1914 : mise en place progressive de l’impôt sur les revenus.
Section 3 Les relations internationales
§1 Les effets de la colonisation
A/ débats internes
Émergence d’un « parti colonial » concours de forces se battant dans le même sens cf. comité de l’Afrique française, Union coloniale de France (1893), Ligue coloniale française (1894). Il existe à la chambre des députés un groupe colonial 200 membres en 1902. Une administration coloniale spécialisée se structure.
La mise en valeur de l’Empire débouche sur des déséquilibres graves dans les colonies : les investissements non négligeables routes, chemins de fer… ne sont pas en adéquation avec l’économie locale.
B/ conflits externes encore limités (Fachoda)
Conflit avec la Grande-Bretagne à propos de la conquête de l’Afrique et de son contrôle. Les anglais sont très influents sur l’Égypte et ont des liens traditionnels avec l’Afrique du sud. En septembre 1898, suite à une forte tension entre une expédition anglaise et une expédition française Fachoda, la France a dû céder : sentiment d’humiliation mais un dialogue permanent s’installe entente cordiale.
C/ cas particulier de l’Algérie : seule colonie française de peuplement
- aspects de la colonisation ® villages officiels souvent des échecs et colonisation privée
® la population d‘origine européenne est d‘environ 700000 en 1901
® évolution de la population musulmane et de ses ressources
® économie coloniale tournée vers les besoins de la métropole céréales et viticulture Þ 13000 km de routes, 3500 de voies ferrées en 1914
- hésitations de la politique coloniale ® décret Crémieux 1870 : vers l‘assimilation. Les populations juives acquièrent la nationalité française; l‘enseignement arabe - français est supprimé; refus de prendre en compte la culture arabo- musulmane au nom du principe de laïcité et d‘un sentiment de supériorité raciste Þ échec des perspectives démocratiques d‘intégration et d‘assimilation
® la politique de réforme de l’indigénat prévoyait des allègements des peines, des contrôles et de la fiscalité. En réalité c’est une politique colonialiste qui est pratiquée.
- attitude des populations autochtones : entre révolte, intégration et indépendance. Un courant en faveur de l’assimilation une minorité de jeunes élites scolarisés Þ guerre d’Algérie s’oppose à un courant pour l’indépendance, se basant sur des valeurs traditionnelles.
Deux lectures de la colonisation ® une mettant en avant ses aspects négatifs. A partir du mouvement de décolonisation, elle est appuyée par un certain nombre d‘élites françaises, une tradition historiographique anticolonialiste s‘est développée.
® l’autre, pro colonialiste.
Aujourd’hui, le débat est à nouveau très passionné sur l’interprétation de la colonisation. Il y a un mélange entre les lois, dictant une certaine conduite, et les mémoires des individus l’ayant vécue. Il faut assumer la totalité de ce qu’on a fait.
§2 Le développement des tensions internationales
Pour les contemporains elles ne sont pas tant importantes et on n’imagine surtout pas qu’elles débouchent sur une guerre.
Elles sont marquées par trois crises ® partage des territoires en Afrique
® Balkans : la Serbie n‘a pas renoncé à sa volonté de regrouper les populations slaves du sud, ce qui suppose un démantèlement de l‘ empire d‘Autriche-Hongrie et une remise en cause de l‘empire ottoman
® jeu dangereux des alliances : la triple alliance Allemagne, Italie, Autriche contre la triple entente Russie, Grande-Bretagne, France.
A/ les succès de la diplomatie française
Del classé mène la politique diplomatique contre l’Allemagne dont la montée en puissance inquiète la Grande-Bretagne, la Russie et la France. Il recherche la neutralité de l’Italie : accord secret 1900 dans lequel elle accepte de rester neutre dans les conflits entre l’Allemagne et la France, à condition que la France lui concède une présence tripolitaine qui correspond à peu près à la Libye.
De même, renforcement de l’alliance avec la Russie pour, en cas de conflit, obliger l’Allemagne à se battre sur deux fronts.
Enfin, renforcement de l’alliance avec la Grande-Bretagne cf. entente cordiale : partage d’influence en Afrique.
B/ la crise marocaine de 1905
Le renforcement de l’alliance entre la Grande-Bretagne et la France inquiète l’Allemagne. L’empereur d’Allemagne Guillaume II fait un discours de menaces contre la France à Tanger, et réclame la démission de Del classé. Le gouvernement français plie et Del classé démissionne.
Guillaume II signe une alliance avec le tsar de Russie qu’il présente comme une alliance continentale contre l’influence de la Grande-Bretagne. Le tsar précise que cet accord n’a pas d’effet en cas de conflit entre la France et l’Allemagne.
Ces tensions débouchent sur la conférence d’Algésiras janvier 1906 : reconnaissance officielle de la présence de la France au Maroc création de la Banque du Maroc, mise en place de la Police des Ports marocains , l’Allemagne étant totalement écartée grâce à l’appui de la Grande-Bretagne. C’est un renforcement de l’entente cordiale, un rapprochement entre la Grande-Bretagne et la Russie, et c’est ce qui dessine la triple entente.
C/ principales causes de tensions internationales à partir de 1907
- crise bosniaque 1908-09 : le conflit entre les serbes et l’Autriche. A partir de 1903, le gouvernement serbe est à la fois pro français et pro russe. En 1907 l’Autriche annexe la Bosnie-Herzégovine, ce qui empêche la création de l’État des serbes du sud.
- deuxième « crise marocaine » 1910 : la Grande-Bretagne juge excessives les prétentions de l’Allemagne sur le Maroc, ce qui entraîne une crise boursière en Allemagne. Signature du traité franco-allemand novembre 1911 : la France concède une partie du Congo à l’Allemagne, en échange de quoi cette dernière doit reconnaître officiellement l’existence d’un protectorat français sur le Maroc traité signé en mars 1912. Cette crise semble se résorber mais elle augmente les tendances nationalistes, les liens entre la Grande-Bretagne, la France et la Russie semblent être véritablement scellés.
- nouvelles tensions dans les Balkans 1911 : Italie et Russie contre l’empire ottoman, Bulgarie contre ses voisins… C’est une véritable poudrière, la guerre peut reprendre à n’importe quelle occasion.
CONCLUSION La guerre prend alors « un caractère inévitable »
- renforcement de la Serbie, regrets de l’Autriche et de l’Allemagne de ne pas avoir mieux soutenu la Bulgarie
- resserrement des alliances ® convention militaire France - Russie 1912
® convention navale France - Grande-Bretagne 1913
- course aux armements en Allemagne 820000 hommes en 1913 et en France service militaire de trois ans.
Chapitre 4 La première guerre mondiale
(1914 - 1918)
Section 1 Le cadre évènementiel
§1 Le déclenchement du conflit
A/ l’évènement déclencheur
- assassinat de l’héritier de l’empereur d’Autriche 28 juin 1914, Sarajevo , pas immédiatement revendiqué. On saura par la suite que le coupable est un jeune bosniaque, mais une autre interprétation a été adoptée par le gouvernement autrichien.
- riposte du gouvernement autrichien contre la Serbie : ultimatum à Belgrade 23 juillet , déclaration de guerre à la Serbie 28 juillet.
B/ le jeu des alliances : européanisation du conflit en six jours
- mobilisation en Russie le 30 juillet. L’Allemagne pose un ultimatum à la Russie pour l’arrêt de la mobilisation de ses troupes, la Russie l’ignore. L’Allemagne déclare donc la guerre à la Russie le 1er août, ce qui déclenche la mobilisation générale en France le 2 août.
- déclaration de guerre de l’Allemagne à la France 3 août et invasion de la Belgique.
- déclaration de la Grande-Bretagne à l’Allemagne le 4 août.
C/ la « responsabilité » de la guerre?
« Les initiatives austro allemandes » sont sans aucun doute à l’origine du conflit, mais « la fermeté de leurs adversaires » l’a précipité cf. Becker et Bernstein.
D/ l’opinion française
- à la veille de la guerre : un sujet lointain et théorique. En cas de guerre, les socialistes se battront pour leur patrie cf. congrès SFIO. Réunion de bureau de l’internationale socialiste 29 juillet et meeting à Bruxelles : un mouvement se dessine pour opposer le conflit.
- dramatisation le 30 juillet : l’assassinat de Jaurès par Raoul Vilain nationaliste fait apparaître la guerre comme inéluctable.
- après le déclenchement : le phénomène de « l’union sacrée ». Même la CGT va se rallier à la position de Jaurès. Le gouvernement s’élargit et voit entrer des députés socialistes.
§2 Le déroulement des opérations militaires
A/ les débuts de la guerre
- conditions de la mobilisation : tous les hommes de 20 à 48 ans sauf les cheminots et les mineurs. Il n’y a pas de mouvement d’opposition à la mobilisation cf. taux d’insoumission de 1,5%
- 1ère phase : succès relatif du plan Schlieffen malgré la violation de la Belgique, les troupes françaises vont retenir les allemands à partir de la Marne 5 septembre.
2e phase : contre-offensive française de la Marne du 5 au 14 septembre Þ échec du plan Schlieffen.
3e phase : course à la mer du 15 septembre au 15 novembre pour contourner l’autre armée. Les deux lignes du front iront de la mer du nord à la Suisse.
4e phase : stabilisation du front continu, batailles de la Somme, de Verdun… On passe d’une guerre de mouvement à une guerre de position.
B/ les grands évènements sur le front principal
- guerre de tranchées, guerre d’usure.
- 1916 : batailles de Verdun et de la Somme. Le but est de forcer la France à se défendre et donc entraîner des pertes. 302 jours de bataille pour rien : 163000 morts français, 140000 allemands.
- offensive française de 1917 ® offensive Nivelle en avril, 150000 morts français. C‘est un échec, cette tactique provoque des mutineries
® commandement général confié à Pétain
® Clemenceau chef du gouvernement
§3 Mondialisation du conflit
A/ la multiplicité des fronts
- guerre européenne : trois fronts principaux ® front ouest
® front russe février 1917 : Kérensky
® front sud : Balkans opération des Dardanelles, Italie, Moyen-Orient
- guerre maritime : îles Falkland, Jütland, guerre sous-marine
- entrée en guerre des États-Unis en avril 1917.
B/ l’émergence d’une nouvelle division du monde
- les « 14 points » du président Wilson ® droit des nationalités
® Société des nations contre les alliances qu‘il considère comme dangereuses
® l’entrée en guerre des États-Unis = la « guerre du droit » défense des peuples libres de disposer d’eux-mêmes
- révolution russe 1917 ® Lénine poursuit la théorie de Jaurès mais adopte la stratégie du « défaitisme révolutionnaire » la défaite entraîne l‘accélération de la révolution sociale. L‘armistice est signé le 15 décembre 1917
® traité de Brest-Litovsk 3 mars 1918 : perte de l‘Ukraine, de la Pologne et des pays baltes Þ suppression du front de l‘est
® impact sur les organisations ouvrières des autres pays
§4 Les conditions de la victoire des Alliés
A/ sur le front principal
- dernières offensives allemandes mars à juillet 1918
- commandement unique et augmentation du niveau de l’armement permettent le retour à une guerre de mouvement. Foch est le chef interallié. Deuxième victoire de la Marne et offensive alliée juillet à novembre 1918 entraînent le recul du front allemand mais sans déroute.
B/ sur les autres champs de bataille
- succès des armées britanniques contre les turcs
- victoire de l’armée de Macédoine contre les bulgares
- victoire de l’armée italienne sur l’armée autrichienne octobre 1918
C/ vers l’armistice
- 4 octobre 1918 : demande de pourparlers du gouvernement allemand
- poussée révolutionnaire en Allemagne : chute du IIe Reich et proclamation de la République le 9 novembre
- signature de l’armistice le 11 novembre à Rethondes, traités de paix imposés en 1919.
Section 2 Institutions politiques et état de guerre
§1 Pouvoir civil et pouvoir militaire
A/ l’effacement du pouvoir civil devant le Grand Quartier Général
- contexte général ® repli du gouvernement sur Bordeaux 2 septembre , puis du parlement
® Gallieni est le gouverneur militaire de Paris. Le GQG n‘informe pas le gouvernement sur la situation, ce qui entraîne des tensions entre celui-ci et le pouvoir militaire.
- chambre des députés ® ajournement sine die après le 4 août 220 députés sont mobilisés
® session extraordinaire à partir du 22 décembre 1914 : il existe des tensions dans les rapports entre le GQG, le gouvernement et le parlement. Selon un décret d’octobre 1913 le gouvernement assure la conduite de la guerre et le général en chef Joffre décide de la conduite des opérations.
B/ la résistance du pouvoir civil
- élargissement des compétences du gouvernement civil pour contrôler le ministère de la guerre : élargissement de l’Union sacrée entrée de Denys Cochin.
- institution des « comités secrets » parlementaires huit à la chambre, quatre au sénat, de juin 1916 à octobre 1917.
La IIIe République sauve les apparences et maintient un fonctionnement quasi parlementaire.
§2 Démocratie et état de guerre
- droit de vote ajourné : pas d’élections avant 1919
- liberté de la presse : censures militaires publications jugées de nature à entretenir le désordre. Mise en place d’un bureau de presse (commission de censure). La censure est globalement bien acceptée et politique cf. circulaire de Millerand (ministre de la guerre) en septembre 1914 qui interdit les « articles de fond attaquant violemment le gouvernement et les chefs des armées ». De nombreuses réactions de mécontentement (dont Clemenceau) et création du « Canard enchaîné » (5 juillet 1916).
- régime d’exception : effets de l’état de siège pouvoirs de police des préfets et maires confiés à des commandants militaires jusqu’en 1916 dans les zones intérieures.
- pouvoir judiciaire totalement transformé : les conseils de guerre ont compétence sur tout le territoire en matière de sûreté de l’État et d’ordre public, y compris pour des infractions commises par des civils. La procédure est simplifiée délai de 24h entre l’arrestation et le jugement. Des cours martiales, rendant des jugements directement applicables, sont instituées pour les militaires suspendues en avril 1916 puis supprimées. Les jugements des conseils de guerre sont assouplis vers la fin de la guerre.
La durée de la guerre entraîne un renforcement relatif de la démocratie, essentiellement par une conquête des députés qui gagnent en crédibilité car ils se battent sur le front. La IIIe République survit et continue à fonctionner, même difficilement.
§3 Le rôle de l’État en économie de guerre
Appauvrissement du potentiel économique français. Les troupes allemandes privent la France de 75% de ses ressources en charbon, 81% de la fonte et 63% de l’acier. De plus, la population active masculine est réquisitionnée pour l’effort de guerre.
A/ industrie
État : du rôle de « contrôleur » à celui de cogérant direct de l’industrie de guerre consortiums (groupements de fabricants d’une même spécialité pour l’achat de matières premières), gestion de la main d’œuvre. Reconversion de l’industrie vers la production de matériel de guerre.
L’État va également intervenir pour réorganiser la mobilisation, notamment rapatrier des ouvriers à leur usine pour développer la production.
Appel à la main d’œuvre féminine dans des secteurs où elle n’était pas acceptée jusque là ex : métallurgie. Utilisation de la main d’œuvre étrangère. Développement important de certaines entreprises Renault, Citroën, Peugeot…
Grande capacité d’adaptation de l’industrie française et fort développement du taylorisme.
B/ agriculture, approvisionnement, ravitaillement
Les trois quarts de la main d’œuvre agricole sont réquisitionnés ainsi qu’une grande partie des chevaux. Il faut nourrir la population et les soldats ration quotidienne de viande, 1L de vin rouge par jour… Il y a des difficultés d’approvisionnement, mais bien moins grandes qu’en Allemagne.
C/ budget : financement de l’effort de guerre
- augmentation des impôts 15% de l’effort
- augmentation de la masse monétaire en circulation
- émission de bons de la défense nationale
- emprunts de la défense nationale 5,73% d’intérêts
- emprunts à l’étranger USA essentiellement
Toutes ces mesures entraînent une poussée inflationniste et la fin du franc or.
Les français étaient prêts à se faire tuer mais pas à céder leurs biens, ce qu’ils ont fait quand même par le biais de l’inflation.
Section 3 La vie politique intérieure
§1 De la cohésion à la crise de la communauté nationale
A/ évolution des principales forces
- les partis ® le parti radical évolue vers la droite
® la droite tire profit de la guerre et devient principalement républicaine. « L’action française » parti monarchiste militant continue à publier son journal et s’installe au cœur de la vie politique : soutien du gouvernement, dénonciation des traîtres.
- l’Église catholique se comporte en patriote et sa hiérarchie se soumet au gouvernement anticléricale « hostile mais régulier ». Elle s’engage totalement dans cette guerre, faisant ainsi apparaître les clivages existants. Cependant, apparition d’un nouveau clivage avec les appels à la paix du Pape 1917 , considéré comme pro allemand par le gouvernement français.
B/ les fissures dans le mouvement ouvrier
- majorité et minorité au sein de la SFIO. La SFIO s’implique dans l’effort de guerre mais dès 1915 une minorité apparaît : elle conteste l’union sacrée et déclare qu’il faut mettre fin à la guerre. Cette minorité devient majorité en juillet 1918 origine de la scission SFIO-PCF de 1920.
- glissement réformiste de la CGT : affirmation d’une minorité Monatte, Merrheim, Trotski. Deux réunions en Suisse en 1915/16, à l’origine de la scission de la CGT de 1920/21.
§2 De la crise de 1917 à l’armistice du 11 novembre
A/ les mutineries dans l’armée
Environ 270 dans 68 divisions sur 110. Il s’agissait en fait de mouvements politiques. Parmi les mutins arrêtés une cinquantaine a été exécutée. Pétain va prendre en compte ce mouvement pour faire en sorte d’améliorer les conditions de vie des soldats.
B/ la crise morale et sociale de 1917
Les partisans d’une paix immédiate sont très minoritaires. Cette crise sociale s’est transformée en crise politique : il y a des initiatives, souvent individuelles, d’hommes politiques pour s’arranger avec l’Allemagne. Ces initiatives ont été perçues comme des semi-trahisons.
C/ le rôle de Clemenceau
« ni trahison, ni semi-trahison » Il fait la guerre et est soutenu par la majorité de la droite. Il accède donc au pouvoir et va exercer une « dictature parlementaire » cf. loi du 2/02/1918 : le président peut légiférer par décret-loi pour faire face aux besoins de la guerre.
Ce mouvement est critiqué au printemps 1918 : les mouvements de grève, de plus en plus nombreux, prennent un caractère quasiment révolutionnaire. On assiste à une tendance au retour des conflits sociaux à la fin de la guerre, surtout importants dans des pays comme l’Allemagne.
CONCLUSION
C’est une série de bouleversements socioéconomiques et géopolitiques qui met fin au XIXe siècle. À terme ils se traduisent par le renforcement du rôle de l’État dans l’économie. C’est la fin du franc germinal et le début d’une période d’inflation qui va ruiner les épargnants.
Sur le plan international, la révolution de 1917 où la Russie devient l’URSS accélère les scissions cf. SFIO, Allemagne, Italie et fait apparaître de nouvelles puissances USA et URSS : c’est la fin de cinq siècles de domination de l’Europe sur le monde.
Chapitre 5 Les années 1920 (France, Italie, Allemagne)
INTRODUCTION LE NOUVEAU CADRE EUROPEEN
- bilan humain et géostratégique de la guerre. Ceux qui ont gagné la guerre sont ceux qui disposaient à la fin du plus puissant appareil industriel : c’est la première guerre industrielle. Huit millions de militaires ont été tués, treize millions de civils, tous pays confondus 25% (soit 1.4 million) des 18-25 ans en ce qui concerne la France, et 2.6 millions de blessés sont 600000 invalides mutilés de guerre. Les dégâts sur le territoire français sont énormes 7% du territoire pour des frais estimés à 2500 milliards de francs or.
- la « conférence de la paix » janvier à juin 1919 à Versailles. 27 pays parmi les vainqueurs y participent mais en réalité 4 dominent : la Grande-Bretagne Lloyd George , l’Italie Orlando , la France Clemenceau et les USA Woodrow Wilson. Wilson présente ses « quatorze points » : trois concernent le droit international création de la SDN notamment , deux pour la liberté du commerce, et tous les autres concernent les nouvelles frontières à dessiner en tenant compte du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes notion d’État-nation.
- le nouveau cadre juridique européen : les cinq traités internationaux ® le traité de Versailles signé le 28/06/1919 entre l‘Allemagne et les Alliés ne constitue pas une négociation entre les belligérants mais les vainqueurs imposent leur « loi » aux vaincus. Il crée la SDN, chargée de l‘exécution des cinq traités. L‘Allemagne se voit imposer des concessions territoriales Alsace-Lorraine, Pologne, Tchécoslovaquie, Autriche et coloniales la totalité de ses colonies lui est retirée et placée sous protection des Alliés. L‘armée est réduite à 100000 hommes, la rive gauche du Rhin est démilitarisée et mise sous contrôle. L‘Allemagne est déclarée responsable de la guerre et doit donc verser des indemnités aux pays ayant subi des dommages 132 milliards de marks or à verser en trente annuités.
® traité de Saint Germain signé le 10/09/1919 entre l‘Autriche et les Alliés .L‘Autriche cède une partie de ses territoires pour constituer la Tchécoslovaquie, et la question de sa collaboration avec l‘Allemagne = l‘Anschluss est soumise au contrôle de la SDN. La Hongrie devient souveraine.
® traité de Neuilly signé le 27/11/1919 entre la Bulgarie et les Alliés
® traité du Trianon signé le 4/06/1920 entre la Hongrie et les Alliés
® traité de Sèvres signé le 10/08/1920 entre la Turquie et les Alliés.
Le traité de Versailles a été interprété comme un diktat des puissances victorieuses sur l’Allemagne. La République de Weimar va être entachée d’une opprobre parmi la population qui considère que l’Allemagne n’a pas vraiment été vaincue et qu’il est injuste qu’elle soit reconnue seule coupable de la guerre. C’est le « tapis rouge » pour Hitler qui propose de « faire fi » de la SDN.
Section 1 La France
Crise sociale : « vie chère », grèves…
Septembre 1919 : lois sur les 8h et sur les conventions collectives. L’alliance politique, qui va des partis de droite aux radicaux, va donner la victoire au Bloc national cf. élections de novembre 1919.
§1 Mouvement de balancier de la vie politique
A/ la période du Bloc national (1920-24)
- nouveau contexte politique. Deschanel, président de la République, est très vite remplacé par Millerand qui va essayer de modifier la Constitution pour donner plus de pouvoirs au président. La tentative a échoué mais sera reprise plus tard.
- la « politique de force ». Le ministère Poincaré janvier 1922 - juin 1924 décide d’occuper la Ruhr puisque l’Allemagne ne veut pas payer ses indemnités. La France n’est pas suivie dans cette politique, les USA lancent le plan Dawes pour aider l’Allemagne à payer l’Allemagne est le principal partenaire des USA , ce qui conduit à l’isolation de la France.
- défaite et division de la gauche ® scission politique : SFIO/PC
® scission syndicale : CGT et CGTU
B/ le cartel des gauches (1924-26)
- victoire de la gauche aux législatives de mai 1924 : Herriot président du Conseil (juin 1924 - avril 1925) politique d’assouplissement des relations avec l’Allemagne évacuation de la Ruhr , volonté de laïcisation, droit des fonctionnaires de se syndiquer, réintégration des cheminots radiés pendant la grève de 1919/20, création du Conseil national de l’économie.
- projet d’impôt sur le capital ® le « mur d‘argent ». Fuite des capitaux vers l‘étranger; les épargnants demandent à se faire rembourser leur prêt à l‘Etat.
® le gouvernement Herriot est renversé en avril 1925 : Caillaux aux finances Þ renonciation à l’impôt
C/ le retour de Poincaré (1926-29)
- reconstitution d’un gouvernement « d’union nationale »
- loi monétaire du 24/06/1928 : nouvelle parité franc/or
D/ les progrès de la protection sociale
- 5/04/1928 : loi sur les assurances sociales obligatoires pour les salariés à revenus modestes maladie et accidents, maternité, vieillesse.
- mouvements de contestation : médecins, agriculteurs… contre cette loi.
- printemps 1929 : suspension de l’application de la loi par le gouvernement le temps de la réviser.
- 30/04/1930 : nouvelle loi sur les assurances sociales qui consiste en un compromis, mise en place dans les années 1930.
- du sursalaire à la génération des allocations familiales loi du 11/03/1932 grâce, notamment, à la politique nataliste.
§2 Le retour à la croissance économique
A/ une politique favorable à l’immigration et à la natalité
- les conséquences démographiques de la guerre : hémorragie et déficit des naissances cf. loi de 1930 contre la contraception, notamment due à la politique nataliste; -1.4 million de naissances entre 1914 et 1918/19 , vieillissement.
- le recours à l’immigration; la politique nataliste 1.6 million d’immigrés en 1911 (2.9% de la population), 2.71 en 1931 (6% de la population).
B/ les indices de la croissance
§3 Une nouvelle culture marquée par la guerre
A/ la mémoire de la guerre
Vers un « pacifisme patriotique »? cf. formule populaire « plus jamais ça » La population ne renonce pas à défendre la France mais elle est très pacifiste, elle ne veut plus de guerre patriotisme défensif cf. construction de la ligne Maginot.
B/ quelles garanties pour la paix? Trois stratégies
- la « politique de force » Poincaré
- la « paix par le socialisme » PC
- le « concert des nations » A. Briand : concept de la sécurité collective inspiré des 14 points de Wilson. Il faut mettre en place des institutions internationales organisant un dialogue permanent entre les nations, et produisant un droit international cf. création de la SDN à Genève en 1920.
FIN
0 Comments:
Post a Comment
<< Home